Green IT : plus qu’une tendance, une responsabilité

Face aux défis énergétiques, le Green IT fait son chemin dans les entreprises, qui en comprennent les enjeux et opportunités.

Nutri-Score, pastille Crit’Air, classe énergétique… à l’image de tous ces systèmes d’évaluation, vous pouvez déjà voir si vos apps sont écolo avec ClickClean ou évaluer votre site grâce Ecograder. Bluffants, ces outils peuvent vous faire prendre conscience de l’impact de votre site sur l’environnement mais aussi sur votre image de marque. Parce que cet impact est loin d’être anodin, l’idée du Green IT fait son chemin désormais dans les entreprises.

 

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L’urgence et l’importance du Green IT

green_itDès 2015, les activités digitales représentaient déjà 2 % des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que le transport aérien, selon un rapport de la Global e-Sustainability Initiative (GeSI). L’Ademe estimait que l’envoi d’un e-mail avec une pièce jointe correspond à une ampoule allumée 24 heures durant, quand des chercheurs de l’université de Bristol ont calculé que les émissions de CO2 d’un site web comme YouTube équivalaient à celles d’une ville comme Glasgow.

Côté matières premières, il faut 32 litres d’eau, 700 grammes de gaz et 1,6 kg d’équivalent pétrole nécessaires à la fabrication d’une simple puce de 2 grammes. Face à tous ces défis, le Green IT devient un sujet auquel les entreprises doivent s’attaquer, plus ou moins sous la pression d’usagers de plus en plus sensibles à la problématique.

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Cette question d’un monde digital plus respectueux de la planète et de son avenir aura forcément un impact sur l’image des marques. À condition d’éviter le greenwashing, elles ont tout à y gagner en sympathie externe des usagers mais aussi en engagement interne des collaborateurs. Mieux encore, pour les plus sceptiques, sachez que les enjeux financiers du green IT sont considérables. En réussissant à convaincre 40 % de ses collaborateurs d’éteindre leurs ordinateurs les soirs et les week-ends, Pôle Emploi a économisé plus 1,5 million d’euros…

 

Éco-conception et sobriété digitale

 

illu_deux_2Concrètement, comment mettre en place une démarche vertueuse de green IT dans nos entreprises ? Ça commence dès la genèse d’un site web avec l’éco-conception. Saviez-vous par exemple que 45 % des fonctionnalités d’un site ne sont jamais utilisées selon le rapport Chaos ? C’est là où un peu de bon sens et un bon UX design peuvent vous amener à l’essentiel. Avec une interface moins lourde, une ergonomie optimisée, des formats adaptés (.jpg par exemple), etc. vous disposez d’un site moins énergivore et plus user friendly !

Il existe même un mouvement actuel en faveur du green code pour réduire les temps de calcul des processeurs. Le SEO (Search Engine Optimization) aussi peut jouer un rôle. Avec un bon référencement naturel, votre site va se charger plus rapidement dans les résultats, ce qu’apprécient fortement les moteurs de recherches. Il faut aussi privilégier un stockage des données en local plutôt que sur le cloud. Les data centers sont particulièrement énergivore car fonctionnent en permanence avec un volume de données en expansion constante. Privilégiez dès lors les hébergeurs qui compensent leurs émissions de CO2 avec des certificats d’énergie renouvelable

L’étude WeGreenIT menée par le WWF détaille de nombreuses pistes de la conception à la fin de vie, en passant par l’utilisation. Par exemple de réduire les consommations électriques, de mettre à jour les logiciels installés, de diminuer les impressions, de collecter les matériels en fin de vie, de favoriser la réparation… Les petits gestes aussi comme faire le ménage dans sa boîte mail, se désabonner des newsletters inutiles ou encore limiter le visionnage en streaming sont aussi bien utiles !

 

Savoir expliquer et promouvoir la démarche

 

L’important d’une démarche Green IT est en tout cas de démarrer par l’interne. Elle doit d’abord être réfléchie, cohérente, éventuellement échelonnée dans le temps pour une adaptation progressive. Les collaborateurs peuvent être intégrés dès cette phase, pour plus de pertinence et d’engagement. Ils peuvent par exemple aider à définir les indicateurs de pilotage. Tout cela doit être ensuite bien présenté, expliqué pour en démontrer tout l’intérêt particulier et général, via éventuellement des ambassadeurs. Il faut aussi adopter une communication régulière pour montrer les impacts et acculturer progressivement les décideurs et collaborateurs.

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Viendra ensuite le temps de s’adresser à ses clients, consommateurs, partenaires pour leur expliquer la démarche. C’est là où il faut être particulièrement pédagogique et intelligent pour éviter l’effet greenwashing, qui peut s’avérer contreproductif voire provoquer le bad buzz. Une fois tout ça bien en place, à vous de réfléchir pour aller plus loin encore vers de nouvelles offres ou de nouveaux produits intégrant ces paramètres, voire de réinventer son business model !