L’engagement des cols bleus sur le hub collaboratif

Un hub collaboratif a pour objectif de réunir tous les collaborateurs autour d’une culture digitale commune. Oui mais voilà, bien souvent une partie d’entre eux est souvent « délaissée » : les cols bleus. Qu’elles soient pratiques, stratégiques, structurelles, les raisons ne manquent pas. Les conséquences non plus jusqu’à provoquer une transformation digitale à deux vitesses. Pourtant des solutions existent en termes technologiques, organisationnels et d’accompagnement.

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Cols blancs, cols bleus… et si l’avenir de l’entreprise passait plutôt par les « cols neufs » (« new collar » en VO), selon l’expression suggérée par le cabinet McKinsey ? Pour cela, il va falloir dépasser certains écueils, à commencer par étendre les hubs collaboratifs, désormais bien installés dans les stratégies entrepreneuriales, à tous les collaborateurs. Et y compris aux 23 % de travailleurs qui sont « non connectés » ou mobiles*…

Il y a là un véritable enjeu pour l’évolution de l’entreprise. Mettre de côté cette population dans son plan de transformation digitale, c’est passer à côté de bénéfices notables sur la montée en compétence de cette population et la remontée d’informations bien utiles pour les sphères décisionnelles. C’est surtout risquer d’instaurer une véritable fracture numérique entre cols blancs et cols bleus, avec tout ce que cela comporte en termes de désengagement et de problèmes de communication à la fois ascendante et descendante.

*Dares Analyses N°029, juin 2018

1. Des solutions à mixer et adapter

Heureusement les entreprises n’ont pas attendu la transformation digitale pour instaurer une communication si possible collaborative avec les cols bleus. En plus des traditionnels mais néanmoins efficaces affiches, flyers, newsletter ou encore notes de service, sont apparus avec les évolutions technologiques les postes en accès libre ou les bornes interactives. Une bonne base mais qui pose des questions en termes d’efficacité ou de confidentialité, et surtout qui n’est pas forcément suffisante à l’heure des usages de plus en plus mobiles.

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Désormais 75 % des Français disposent d’un smartphone (selon le baromètre annuel du numérique). Pourquoi dès lors ne pas utiliser ces nouvelles pratiques pour ouvrir l’accès au hub hors de votre réseau technique avec des solutions basées sur le cloud ? Cela permet d’utiliser le numéro de mobile comme alternative à l’adresse mail avec un identifiant unique dans une logique SSO, soit via une inscription autonome sur une application dédiée soit en inscrivant le collaborateur après accord de celui-ci. Reste alors la question du choix entre la mise en place d’une flotte corporate, avec des problèmes notamment de coût, ou du BYOD (Bring Your Own Device) avec des contraintes de sécurité ou de d’intrusion dans la sphère privée.

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2. Le contenu avant tout

Si les solutions techniques existent, elles ne suffisent pas. Ce qui fait la différence, c’est le contenu. Le collaborateur non connecté doit trouver un usage pratique dans l’exercice de son métier et non juste accéder aux actus corporate. Il faut pouvoir donner des informations qui les concernent au quotidien, que ce soit au niveau des procédures, des règles d’hygiène, de sécurité, mais aussi des fonctionnalités faites pour eux. Tout est alors une question de dosage entre informations locales, transversales et corporate.

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L’ambition doit aussi se porter sur la facilitation des échanges entre les différentes typologies de personnels, que ce soit au niveau des métiers, des localisations ou de leur positionnement entre cols bleus et cols blancs. Surtout, il faut pouvoir s’assurer d’une bonne cohérence entre tous les supports, print, plateforme web, application mobile, etc. La mise en place de réseaux de champions ou d’ambassadeurs (reverse mentoring) apparaît alors pertinente pour s’assurer d’une bonne intermédiation entre toutes les parties prenantes et une meilleure appropriation par les populations concernées.

3. La clé : l’anticipation et l’accompagnement

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Avant de se lancer dans l’aventure d’une identité numérique pour tous, il apparaît nécessaire de pouvoir identifier sur le terrain les différentes populations, leurs usages, leurs besoins et leurs contraintes. Une phase essentielle pour s’assurer de la pertinence de la démarche et en faciliter l’appropriation par la suite. Au niveau projet, il faut absolument penser « mobile first », sur-mesure et intensification de la sécurité d’entreprise. Les managers et le top management a aussi son rôle à jouer pour relayer la démarche et accélérer la conduite du changement.

 Plusieurs points sont également à anticiper. Au niveau légal, il est nécessaire de s’assurer de la conformité avec le RGPD (Règlement général sur la protection des données) entré en application le 25 mai 2018. Les différentes institutions de médiation salariale doivent aussi être consultées pour ne pas les mettre devant le fait accompli sur des problématiques qui touchent à la situation professionnelle mais aussi personnelle avec le droit à la déconnexion.